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Titre du blog : Ecrire par-dessus tout
Auteur : Girard_Girard
Date de création : 08-09-2015
 
posté le 19-09-2015 à 20:11:34

Lettre à Mon Tempo (2)

Lettre à Mon Tempo (2)


 

 

 





Cela fait presque une heure que je tourne en rond ; je suis allé te voir dans le sous-bois et depuis je ne sais quoi faire ! Avant, lorsque nous rentrions de promenade, je préparais tes repas pour le lendemain, toujours dans la plus grosse casserole je faisais cuire tes pattes, ton riz, ta viande et tu étais là à guetter si la moindre patte tombait à côté de la casserole !!! Tu te jetais dessus comme un loup affamé... Quelle rigolade ! Le plus drôle c'est lorsqu'une patte tombait sous un meuble, tu te mettais à plat ventre devant, la tête glissée sous le meuble, mais ta grosse tête ne passait pas alors tu restais ainsi. Il fallait que ce soit moi qui aille la chercher, ça tu l'avais compris, alors tu te reculais, tu attendais que je me mette à plat ventre pour attraper l'objet de ta convoitise ! Si quelqu'un nous avait vu, je crois qu'il aurait bien rigolé ! Évidemment pendant ce temps là, la casserole débordait, je me précipitais pour enlever la casserole du feu et éponger les dégâts, Toi, tu me regardais avec ton air coquin, sagement assis au beau milieu de la cuisine ! Tu devais te dire : « qu'est-ce qu'il fiche encore ? »
J'ai toujours lu dans tes yeux, j'ai toujours – je crois – senti ce que tu attendais, ce que tu espérais ! Mais le plus fou dans tout cela c'est que, sans la parole, tu savais tout me faire comprendre et tu savais tout ce que signifiaient mes gestes. Rien ne t'échappait, les pas dans l'escalier que je n'entendais pas, c'est toi qui, venant vers moi d'un coup de tête dans un bras, me disais : « T'as entendu ? Ça va, C'est bon ? Pas de souci ? On bouge pas ? » Alors je te caressais la tête et tranquillement tu retournais sur ton tapis.
Tu avais appris, par l'odorat, à savoir qui montait ou qui descendait l'escalier qui mène chez nous. Bien sûr si quelqu'un frappait à la porte, là, tu aboyais et ta grosse voix en a dissuadé plus d'un. Je te disais : « Tempo reste ! » Tu t'asseyais au milieu de la cuisine. J'ouvrai la porte, tout en pointant un doigt vers Toi, ainsi tu ne bougeais plus... Par contre, à l'inverse tu savais que, même t'ayant indiqué d'attendre, si la personne qui avait frappé n'avait pas de bonnes intentions en vers nous tu continuais d'aboyer ainsi je savais que, même souriante et polie cette personne avait de mauvaises intentions !
Il y a eu ce jeune homme qui venait, à chaque fin de mois, me demander de le dépanner d'un peu de tabac ; tu aboyais si fort qu'il mettait ses mains sur ses oreilles. Je lui donnais du tabac et refermais vite la porte, là tu n'aboyais plus !

Pendant un temps il y a eu le facteur mais rapidement – pourquoi ? - Toi seul le sais, tu acceptas son passage. Par contre lorsque c'était le propriétaire avec un ouvrier qui venaient réparer ce qui se dégradait chez nous, là je ne pouvais te calmer ! S'ils passaient deux heures à bricoler dans notre chez nous, tu ne cessais d'aboyer ; j'avais beau utiliser toutes les méthodes même le croûton de pain que tu aimais tant, rien n'y faisait... Tu sentais combien ces gens étaient faux, combien ils se moquaient de nous, combien leur présence était négative ! Ainsi, d'ailleurs, tu ne faisais que confirmer ce que j'avais compris préalablement ! Mais Toi, tu le disais de ta grosse voix sans la moindre crainte alors que moi je me taisais espérant qu'ils partent au plus vite !
Aujourd'hui si l'on frappe à ma porte, je ne réponds plus, je n'ouvre pas car Tu n'es plus là pour me dire :  « Oui, c'est bon ! » ou bien « Laisses tomber ! »

Toi et moi avons partagé de bien belles choses ! Ton regard me manque ! Il n'est pas un jour où je ne sente ton odeur, pas un jour où je ne vois le vide immense où – Tous-Les-Deux – oubliés de tous, Nous sommes restés l'un à l'autre fidèles et, l'un pour l'autre en vie !

Alain Girard

Le 19 09 2015

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Commentaires

Alain Girard le 19-09-2015 à 21:35:51
Merci, fanfan, de votre attention et de votre sensibilité à mes écrits...Amitiés. Alain
fanfan76 le 19-09-2015 à 21:08:00
Bonsoir Alain, une bien jolie lettre pour votre cher Tempo qui exprime votre belle complicité, recevez toute mon amitié, fanfan